Adonis Diaries

Archive for February 19th, 2021

A reminder of the period after the assassination of Rafic Hariri and the withdrawal of the Syrian troops in 2005

La mémoire libanaise de Lokman Slim: Umam? Like Nations?

Après l’assassinat de l’intellectuel chiite, sa femme, Monika Borgmann, souhaite continuer la mission que le couple s’était fixée.

OLJ / Par Lyana ALAMEDDINE, le 11 février 2021 

Note 1: Monika Borgmann, wife of Slim, wrote that The “Hangar” was a political decision in order to counter Hezbollah “monopoly” on the kinds of arts and culture prevalent in Al Dahiyat.

Chloé Kattar added: By opening up the quarter of Haret Hreik (dominated by Hezbollah culture), we responded to the wishes of the local people to varieties of artistic offering, an alternative to these marginalized people with limited access to different cultural orientations…

My question is: What Offering alternative “debouche” for culture and arts should translate into supporting our existential enemy of Israel? And making it a purpose to antagonize every achievement of Hezbollah in securing Lebanon autonomy and becoming a counter-balance military force to Israel successive pre-emptive wars on Lebanon?

Note 2: Lokman was born and lived in Haret Hreik and lambasted against Hezbollah for 25 years, and he was mainly protected by Hezbollah. Thus, which political parties and States decided to get rid of Lokman and why? Has he been a liability to a few embassies with no worthy return for his meager intelligence pieces?

« Vous devriez discuter, vous êtes tous les deux intéressés par les choses morbides. »

C’est cette petite phrase, lancée par l’un de leurs amis en commun, qui est à l’origine de la première rencontre entre Monika Borgmann et Lokman Slim en 2001, au Zico House à Hamra.

Entre la journaliste allemande arabophone et l’intellectuel libanais, « cela a tout de suite été le coup de foudre », confie Monika dans le bureau de son époux, en plein cœur de la banlieue sud, dans la maison patricienne des Slim.

C’est là, dans la villa blanche aux fenêtres et portes vert pastel, « qui a vu passer cinq générations », que le couple a donné naissance à Umam en 2004, une association de documentation et de recherches visant à reconstituer et réconcilier les mémoires libanaises.

Dans les locaux d’Umam, une affiche montrant Lokman Slim. A l’arrière-plan, sa soeur Rasha el-Amir. Photo João Sousa

Umam, c’est avant tout l’histoire de leur rencontre. Celle de deux individus passionnés par la nature humaine, dans ce qu’elle a de meilleur et (surtout) de pire, et par les blessures et les traumas du passé.

« Tout a été très vite entre nous. Nous avons commencé à travailler ensemble, puis nous nous sommes installés ensemble », raconte la cofondatrice de l’association, entourée des livres, objets et cartons qui remplissent la pièce, laissant à peine transparaître les murs.

Dès 2001, le couple se lance dans son premier grand projet, un documentaire sur les massacres de Sabra et Chatila en 1982, racontés par 6 des bourreaux de l’époque. (I published several articles on this camp genocide of civil Palestinians/Lebanese without weapons and by Israeli investigators and foreign journalists)

Massacre“, coproduction libanaise, suisse et allemande, sort en 2005 et remporte plusieurs prix internationaux dont le Fipresci Award Berlin 2005.

« Cette expérience (commencée en 2001) a été le déclic pour créer Umam », explique la journaliste. « Comme le massacre est extrêmement politique, il fallait vérifier toutes les informations venant des tueurs. Dans un pays normal, nous les aurions puisées dans les archives nationales, mais au Liban, nous ne pouvons pas y accéder », poursuit-elle.

C’est là qu’ Umam entre en scène, pour combler un manque lié à l’absence d’institutions publiques dignes de ce nom. L’association est à la fois un outil et un espace de réflexion sur la guerre et la « banalité du mal » qui lui est intrinsèque.

« Nous voulions comprendre cette violence collective : comment en sont-ils arrivés à commettre des actes si inhumains ? » Confronter le passé pour ne plus répéter les mêmes erreurs. « Je fais partie d’une génération qui a grandi avec la mémoire de la Shoah », dit Monika Borgmann.

L’un des objectifs d’Umam : créer des archives accessibles à tous. Photo João Sousa

« Plus nous creusons, moins nous comprenons »

Au départ, deux objectifs : créer des archives accessibles à tous et sensibiliser le public au Liban via des événements culturels pour provoquer des discussions difficiles mais nécessaires.

Au fil des événements (guerre de 2006, affrontements de mai 2008, soulèvement du 17 octobre 2019), Umam endosse un rôle politique et se donne la mission de traiter de sujets d’actualité tout en les liant au passé. « Ce travail de mémoire a montré la complexité de ce pays. Plus nous creusons, moins nous comprenons », analyse Monika Borgmann.

En 2005, le couple fonde le Hangar, un lieu de discussion et de rencontre poussant des gens de tous les milieux à venir dans la banlieue sud pour assister à des tables rondes, expositions, ateliers ou projections.

« Une fois, lors d’un événement, il y avait un cheikh qui faisait sa prière dans une cabine en vitre près de personnes qui buvaient du vin », se souvient Nathalie, assistante chercheuse depuis trois ans à Umam.

« Le Hangar, c’était une décision politique, une façon de dire “Ne donnons pas Dahyé uniquement au Hezbollah” », raconte Monika.

« En ouvrant à Haret Hreik cet espace culturel qui parle d’arts, qui fait des nuits cinéma et des mini expositions, ils ont répondu à un besoin dans ces régions marginalisées où l’accès à la culture est limité ou monolithique à cause du parti politique dominant. Ils ont offert une alternative », commente Chloé Kattar, qui effectue un doctorat à l’université de Cambridge sur la guerre civile libanaise.

Rasha el-Amir, la sœur de Lokman Slim. Photo João Sousa

« Le travail d’archives force à se poser des questions, enclencher des échanges et des réflexions », explique Nathalie, qui travaille sur les archives en lien avec le Studio Baalbeck, ancien cinéma fondé par un Palestinien et ayant fait l’objet d’une exposition dans le Hangar.

En 2010, alors que le bâtiment du cinéma est sur le point d’être démoli, le matériel cinématographique est donné à Umam. Les dizaines de milliers de documents d’archives sont rangés par thématique et ordre chronologique, organisés par l’équipe qui vérifie les pages manquantes, les rangent mais aussi les numérisent partiellement pour les ajouter à la base de données.

Un véritable travail de fourmi qui témoigne de l’exigence dont faisait preuve Lokman Slim. « Je lui demandais “qu’est-ce que tu veux ?” il me répondait “tout” », se remémore une collègue ayant requis l’anonymat.

Cet amour des archives lui vient de sa famille qui collectait depuis toujours des journaux, des brochures, des tracts ou encore des posters.

Monika Borgmann, la femme de Lokman Slim. Photo João Sousa

« Umam était sa défense »

Dans un pays encore marqué par les blessures de la guerre et qui n’est pas allé au bout du processus de réconciliation des mémoires entre les différentes communautés, la tâche du couple était herculéenne. « Ils ont effectué un travail artisanal pour collecter les archives », estime la collègue précité.

Ces archives ne sont pas que des livres, mais aussi des brochures, des interviews, des journaux, des objets tous rangés dans les locaux et ouverts au grand public.

« À la fin de la guerre, il y avait une amnésie collective, conséquence directe de la loi d’amnistie : pas de justice, de tribunaux, de dialogue ou d’initiative publique ou privée, et surtout pas de travail institutionnel de la part de l’État, ce qui a empêché une sorte de catharsis. Aujourd’hui, le travail se fait de façon dispersée et éclatée entre différents acteurs », explique Chloé Kattar.

« Le travail de Lokman est fondateur pour reconstruire une histoire orale. Construire une mémoire, c’est se mettre à la place de l’autre pour mieux se pardonner et avancer », résume l’essayiste Mona Fayad. Lire aussi L’assassinat de Lokman Slim réveille le spectre des liquidations politiques

À partir de 2008, l’association prend une nouvelle envergure. « Nous avons lancé une série d’ateliers sur la justice transitionnelle sur une durée de deux ans, accompagnés d’expositions ouvertes au public sur les disparus de la guerre civile. Nous avions commencé avec 25/30 personnes, puis fini avec 80. C’est là que nous avons commencé à gagner en visibilité », raconte Monika Borgmann.

Esprit libre et téméraire, personnage parfois provocateur, Lokman Slim incarnait une sorte de contre-miroir du Hezbollah, qu’il n’hésitait pas à critiquer sur la scène publique et depuis la banlieue sud.

Présenté comme un « chiite des ambassades » par les organes de propagande du parti, qui l’accuse d’être un agent à la solde de « l’ennemi américano-israélien », l’écrivain est menacé de mort à plusieurs reprises, avant d’être assassiné le jeudi 4 février dans le caza de Zahrani.

« Umam était sa défense », explique sa sœur, l’écrivaine Rasha el-Amir. « Sa seule arme était la mémoire. Les archives sont une manière de résister contre l’amnésie. On étudie, on réfléchit, on se remémore puis on continue. » Et maintenant ? Comment l’association peut-elle survivre sans celui qui en était incontestablement le cœur ?

« Personne n’est comme Lokman, il comprenait la valeur de toutes ces archives, même d’une simple note, grâce à ses connaissances », estime Monika Borgmann. Elle refuse toutefois de renoncer à la mission qu’ils s’étaient fixée.

« Partir ? Jamais. Encore moins après son exécution… Nous croyons en Umam, nous avons un impact… C’est ma vie, c’est vingt ans de travail. Je me le dois. Je le dois à Lokman. Ma place est ici. »

Un rassemblement aura lieu aujourd’hui dans la demeure familiale en mémoire de Lokman Slim. Il sera à son image, cosmopolite : « Des prêtres de toutes les confessions feront une prière pendant trente minutes, il y aura également une sorte de micro ouvert pour permettre aux gens de dire quelques mots sur Lokman, et une séance Zoom pour se connecter à l’étranger, notamment à la Sorbonne, établissement où a étudié Lokman… » explique son épouse.

Sur France Culture en 2019, l’écrivain ne doutait pas du fait que son travail lui survivrait.

« C’est un travail infini. Nous sommes tout à fait conscients que, finalement, peut-être qu’il va nous survivre, mais, sûrement, nous n’allons pas lui survivre. »

Note 3: Monika Borgmann stated « Je fais partie d’une génération qui a grandi avec la mémoire de la Shoah ». And I am wondering what the memory of the Shoah has to do with supporting this implanted colonial apartheid State of Israel? I would be interested in reading a few of Borgmann articles on how she views Israel policies and what are her opinions and positions on the Return of the Palestinians to their Homeland.

Note 4: US ambassador Shea started to whine and complaints and participated in the burial ceremony. And I wonder: Why No US ambassador participated in the burial of the civilians blown by Daesh and the Lebanese soldiers shot in cold blood by the Muslim extremists more many years?

“The Joke” by Milan Kundera (Book review, Written in March 22, 2007, before I started my blog)

Posted on October 21, 2008

Kundera was responsible for the incarceration of a citizen in the 1945 when he was a staunch communist.

He was young and his position might have changed and evolved, but it is a sign of his character and his writings do express a few of his apologies.

Ludvic Jahn was a bright student and played clarinet in Moravian folk bands. His is a staunch member of the communist party that came to power in Czechoslovakia after WWII and was attending university with prospect for higher responsibilities. 

He wrote a joke on a postcard for his girlfriend Marketa who was enjoying a “healthy atmosphere” at a training camp that says:

Optimism is the opium of the people! A healthy atmosphere stinks of stupidity! Long live Trotsky!”

Ludvic was expelled from both the university and the Party by his student colleagues; he had to do his two years military service as the enemy of the people in a brigade wearing black insignia.

He worked in the mines but was paid for his work unlike the patriots doing military service.

This brigade worked seven days a week with a one day pass every two weeks if the commander was pleased with their production and obedience. He met Lucie and fell in love with her.

Lucie left town without giving notice after she refused to have intercourse and without explaining her reluctance.

We learn later on that Lucie was with a gang in her hometown and that the gang chain-raped her, but kept hanging out with it until the police rounded up the gang for thievery.

Ludvic lived 15 years as a marginal with bitter needs for revenge on his friends who abandoned him, especially Zemaneck whom he thought would defend his case but turned out to be the most virulent opponent.

Ludvic returns to his hometown in order to meet Helena, the wife of Zemaneck, who was falling in love with him and didn’t know that her husband knew Ludvic or the schemes of the latter.

Ludvic wanted revenge on Zemaneck through his wife, but Zemaneck would not care less because he had another young girlfriend and going with the flow of the new generation who didn’t care of what happened during the early communist take over of power.

It dawned on Ludvic that it was too late to physically hit Zemanek: he should have done it when he was castrated from the Party instead of wasting 15 years in bitterness and failing to take care of the present.

The 3 harrowing days that Ludvic spent in his hometown opened his soul to new facts and new realities.

Ludvic has been rationalizing his behavior toward Lucie as “a function of his own situation” when he needed understanding and tenderness in his military service stint and, as adolescent behavior wearing masks to overcome their shyness and uncertainty, he failed to ask questions with the purpose of understanding the real Lucie and her predicaments.

Lucie used to gather flowers and roses from the cemetery to offer them to Ludvic when he was on leave; she used to stand outside the fence of the camp waiting for her Ludvic to steal a few minutes and talk with her.

Communism had the spirit of the great religious movements: it had religious gestures and feelings but remained empty and godless within.

Communism tried to supplant religious faith by adopting the same rites camouflaged in secular mass ceremonies and practiced excommunication extensively in the name of “the historical optimism of the victorious working class” and delivered by the youth instead of professional, matured, and responsible people.

The Marxist teachings were secular in origin, but the significance assigned them was similar to the significance of the Gospel and religious commandments. 

They have created a range of ideas that are practically untouchable, thus sacred.

For example, is the case of young Alexej who was banished to the black insignia brigade because his father stood trial as enemy of the people. He still thought and acted as a communist because “we are responsible for everything that goes in the camp” and he felt free enough to act like a communist by sending letters to the higher-ups condemning the camp commander’s behaviors as counterrevolutionary.

Alexej was twenty, an adolescent and his destiny hung on him like a giant’s clothes on a tiny body, and Alexej committed suicide by swallowing an overdose of medicines.  

Although communism was a cruel religion, it was better than the new era of mockery, skepticism, and the mob of youth, coarse, cynical, and nasty, without enthusiasm or ideals.

This mob of incomplete youth is compelled to play-act as fully grown, adopting forms, patterns, models that please and enact them; the more the youth is aware of his boyish appearance, the more fanatical his devotion to the role of superman and the more forced is his performance.

Kundera views youth as terrible and that history often was the playground for the immature Bonaparte, Nero, and the likes whose simulated passion and simplistic poses metamorphose into a catastrophic real reality.

As Ray Bradbury said in his novel Fahrenheit 451: “Those who don’t build must burn; it’s as old as history and juvenile delinquents.”

Note: Finished reading the book on Tuesday October 21, 2008


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