Posts Tagged ‘Baudelaire’
Mon cher Ado. Part 109
Posted by: adonis49 on: March 9, 2019
Mon cher Ado. Part 109
Après avoir visité Florence , Venise et Rome , on revient chez nous , ma chère Greta , la tête pleine de tous ces chefs-d’œuvre , de ces peintures et sculptures , de ces merveilles que le bon Dieu a inspiré aux hommes .
Baudelaire , en se servant de la prosopopée , n’a pas pu s’empêcher de faire parler la Beauté qui s’adresse aux hommes , leur disant :
” je suis belle , ô mortels ! Comme un rêve de Pierre ,
Et mon sein ,où chacun s’est meurtri tour à tour ,
Est fait pour inspirer au poète un amour
Éternel et muet ainsi que la matière ……..
Face à ces merveilles que les artistes , bien inspirés , nous ont livré , on ne peut , nous simples mortels , que nous prosterner et pleurer tout bas , et remercier le Ciel de nous offrir tant de belles choses .
Mon cher Ado/Francois. Part 56
Posted by: adonis49 on: November 23, 2018
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Mon cher Ado. Part 56
Nous voilà installés dans cette machine volante qu’on appelle avion . A peine assise et la ceinture de sécurité attachée , Amale consulte son iPhone pour voir si des messages lui parviennent toujours de l’extérieur .
Cyril , de l’autre côté du couloir central, discute avec un copain qui prenait le même vol : Beyrouth-Paris. La dernière fois qu’on l’avait rencontré , c’était à Noël dernier , à New-York .
Et moi , comme d’habitude , les yeux fermés , je rêve , au milieu des bavardages et des derniers embarqués qui s’acharnent à fourrer leurs sacs dans les rangements situés au-dessus de nos têtes .
A l’heure prévue pour le départ, l’avion se met à circuler sur le tarmac en direction de la piste d’envol . El là , sans la moindre hésitation , il s’élance à plein régime , avec un tel vrombissement de moteurs que les passagers retiennent leur souffle , et le monde entier reste bouche béé .
On est loin du temps où Dédale avait imaginé , à l’aide de plumes et de Cire de voler avec son fils Icare pour sortir du labyrinthe qu’il avait lui-même construit pour Minos , roi de Crête…
En quelques secondes , le voilà qui grimpe à toute allure vers le soleil , nous emportant avec lui , loin dans le ciel , loin , très loin des ” miasmes morbides ” du Liban qui depuis des années laisse ses ordures s’amonceler , dégageants des odeurs nauséabondes , irrespirables , …
C’était le moment précieux pour moi qui regardais à travers le hublot , ce monstre des airs qui , après avoir survolé la Méditerranée , nous place déjà au-dessus des nuages , éparses ce jour-là , un champs de cotons qui laissent entrevoir lorsqu’on qu’on a atteint le continent européen des bouts de terre , joliment organisés en vue de plantations diverses …
L’homme est capable de bien faire , mais aussi de très mal faire quand la folie s’empare de lui …
Mais pour ne pas céder à la sinistrose , je referme les yeux et je pense à Saint Exupéry et à son ami Mermoz , les premiers aventuriers du ciel ..
Je me revois en train de lire , mon cher Francois , Courrier Sud et Vol de nuit d’Antoine de Saint-Exupéry en livres de poche que j’avais achetés à la Librairie Centrale qui jouxtait notre appartement à Jounieh , auprès d’une charmante vendeuse dont le nom s’est perdu dans ma mémoire mais dont le doux sourire m’est resté intacte , à jamais …
( J’ai lu tous les livres d’ Antoine de Saint-Exupéry)
Me revoilà à Paris dans notre appartement bien parisien , c’est-a- dire , sans balcon , et loin d’être Versailles .
Ainsi , après s’être ressourcé au pays du soleil , me revoilà donc à Paris où on languit sans lumière , dans la grisaille hivernale .
Sans ostentation ni fanfaronnade , Baudelaire , à la fin de l’automne , n’avait -il pas écrit que :
Bientôt nous plongerons dans les froides ténèbres ;
Adieu, vive clarté de nos étés trop courts !
J’entends déjà tomber avec des chocs funèbres
Le bois retentissant sur le pavé des cours …
Et plus loin , dans Paysage , il poursuit sa rêverie en disant :
Et quand viendra l’hiver aux neiges monotones ;
Je fermerai partout portières et volets
Pour bâtir dans la nuit mes féeriques palais .
Alors, je rêverai des horizons bleuâtres